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La Haute-Savoie regorge de sites inspirants. Ce choix est donc très subjectif et n’exclut aucune autre option. Il répond à certains critères reposent sur le paysage, le silence et l’immensité des lieux et la facilité d’accès. Alors, certes, pour un département très touristique comme la Haute-Savoie, on aura la tentation de reprocher à l’article qu’en période de haute-saison ces lieux sont fréquentés, car connus, et donc loin d’être silencieux. C’est vrai, mais même en haute saison, au lever du jour, au coucher du soleil ou par temps maussade ces lieux restent magiques et inspirants. Bien qu’entourés par la foule, il suffit de faire un vide intérieur et laisser libre cours à son inspiration pour en profiter pleinement.

Les cinq sites choisis font la part belle aux paysages sur le massif du Mont Blanc et sur les lacs :

  • Trélechamp
  • Ormaret
  • Le lac de Montriond
  • Saint Paul en Chablais
  • Le Col de la Forclaz
Les plus beaux paysages des Alpes
Automne à Trélechamp

Trélechamp, l’inspiration de la haute montagne

Il faut arriver par hasard un jour lumineux d’automne à Trélechamp pour en tomber amoureux. Télechamp se trouve à proximité du Col des Montets, entre Argentière et Vallorcine là où la route quitte par un dernier virage la somptueuse vallée de Chamonix. Sur un petit replat, à 1400 mètres d’altitude, quelques beaux chalets en bois, dont une auberge, occupent l’espace compris entre un ruisseau qui dévale la montagne, les pentes recouvertes de mélèzes et le bord d’une crête qui domine la vallée de l’Arve naissant. Bien sûr, en automne les mélèzes sont en feu et à eux seuls, ils offrent un spectacle féérique. Mais c’est en tournant le regard vers le massif du Mont Blanc, après avoir atteint la petite crête en surplomb du hameau, que la magie opère. En face, l’Aiguille Verte à 4122 mètres d’altitude semble retenir, à son sommet, une immense masse de glace et de neige à l’encontre de toute loi de la physique. A gauche, le col de Balme, porte d’entrée vers la Suisse (avec ses bornes en pierre aux deux drapeaux) apaise les yeux par son profil doux avant que ceux-ci ne remontent brusquement vers les sommets acérés qui entourent le glacier du Tour et celui d’Argentière. Plus bas dans la vallée, on distingue tous ces villages et hameaux de la haute vallée de Chamonix : Argentière et sa belle église, Montroc, Le Tour, ce dernier longtemps connu comme étant un des villages recevant le plus de neige en hiver (les statistiques climatiques relevaient plus de douze mètres de neige cumilée par hiver dans les années 80 !).

Le regard suit ensuite, les Aiguilles de Chamonix à droite des Drus, jusqu’à découvrir la calotte sommitale du Mont Blanc en amont des longues coulées glaciaires qui semble descendre jusqu’aux brumes qui planent au-dessus de la ville de Chamonix. On ne peut que rester en silence devant cette enfilade de sommets sur une vingtaine de kilomètres. Le silence règne, en face, dans la haute montagne. Plus de 3000 mètres de dénivelé et des milliers de détails à observer s’offrent au spectateur muni de jumelles. Inspirant, non ?

Vue sur le Mont Blanc
Ormaret au printemps

Ormaret, un paysage de carte postale très inspirant

C’est tout un autre spectacle qui capte l’esprit de l’observateur à Ormaret. Ce hameau se trouve sur les hauteurs de Combloux, à mi-chemin entre le village à la belle église baroque et Megève, la charmante et luxueuse station haut-savoyarde. L’environnement est agrémenté d’énormes chalets plus ou moins modernisés mais aux finitions raffinées. Ici et là quelques vieilles fermes se tiennent au milieu des prés occupés par quelques troupeaux de vaches. La végétation mélange des arbres à feuilles caduques à quelques conifères, mais l’ensemble fait davantage penser à un fond de vallée qu’à une vallée alpine à plus de 1000 mètres d’altitude. Un paysage apaisant et bucolique. Mais il suffit de lever les yeux pour apercevoir le géant. Le massif du Mont Blanc domine tout le paysage. Le recul, que l’on n’a pas depuis ses pieds, à Chamonix, donne à cette partie du massif une sensation de gigantisme. Un énorme mamelon de roche et de glace, dont la partie sommitale semble presque arrondie tellement elle s’étire par-dessus la barre rocheuse de l’Aiguille du Goûter. Les sommets que l’on admire sont ceux qui dominent le Val Montjoie : Goûter, Bionnassay, Miage, Tré-la-Tête… Autant de pics qui surmontent des coulées glaciaires. Une langue de glace sur chacune des pentes. Un défilé de glaciers.

Sur la gauche du massif, le regard porte loin jusqu’à l’Aiguille Verte. Ensuite, en continuant vers la gauche (le nord, diraient les puristes) on tombe sur les pointes élancées du Brévent et du Buet avant de voir la silhouette des Aiguilles de Warens qui rappelle celle des plus beaux sommets des Dolomites. Vers le sud, donc à droite du Mont Blanc,  la vue se perd sur les massifs boisés et les sommets herbus des hauteurs de Megève et du Haut Val d’Arly. Assis sur un banc, à l’ombre d’un bouleau ou sous le franc soleil de l’hiver, on ne peut qu’être inspiré par ces lieux dans lesquels la taille des montagnes nous rend vraiment minuscules.

Lac de Montriond
Lac de Montriond

Le lac de Montriond, l’inspiration entre lac et forêt

Montriond se situe au cœur du Chablais, dans la vallée de la Dranse, à la sortie de Morzine. C’était un petit village moins connu que sa grande voisine, mais qui a bien rattrapé son retard ses dernières années. Sans prendre le parti de se réjouir, on voit au nombre de constructions nouvelles qui ont poussé le long de la route qui mène à Thonon, que le tourisme a pris pied ici également. Mais ce n’est pas le village qui nous intéresse dans cet article. En prenant la route qui remonte en été vers Les Lindarets et Avoriaz en passant par le Col de la Joux Verte, on arrive, juste après la sortie du village de Montriond au lac homonyme. D’une vallée presque entièrement couverte de chalets, on se retrouve dans un espace hors du temps. Soit dit en passant, il vaut mieux éviter de venir un weekend à midi ou en plein mois d’août à l’heure du piquenique, mais, encore une fois, même en plein saison, au lever du jour, ce lieu garde son attrait.

Le lac de Montriond est entouré de forêts épaisses et de sommets. La couleur verte, sous toutes ses nuances, domine les lieux.  Le vert des sapins et des épicéas, le vert des mélèzes qui pointillent la forêt de taches dorées, en automne, le vert des berges du lac, le vert des sommets recouverts de prairies et enfin le vert de la surface du lac qui reflète son environnement. Il faut venir au lac de Montriond à différentes heures de la journée pour admirer comment les couleurs du ciel se reflètent à sa surface. Celui-ci étincèle au coucher de soleil et scintille au lever de soleil alors que les pentes restées dans l’ombre forment un écrin sombre. S’asseoir à l’autre bout du lac. Regarder la silhouette du Roc d’Enfer dans la trouée de la vallée et observer les nuages se refléter à la surface du lac : un moment de lâcher-prise. Un instant inspirant.

Vue sur le lac Léman
Saint Paul en Chablais en hiver

Saint Paul en Chablais, une terrasse bien inspirante sur le Lac Léman

L’immensité bleue du Lac Léman s’offre à vous depuis les terrasses des jardins de la ville de Saint Paul en Chablais. En face, la rive suisse, le Jura, Lausanne. Juste en-dessous, Evian-les-Bains. Saint Paul en Chablais semble suspendu entre lac et ciel.  Un balcon très inspirant.

On arrive à Saint Paul en Chablais par quelques lacets depuis Evian-les-Bains. Posé à 800 mètres d’altitude sur un balcon naturel, le village est la porte d’entrée du Pays Gavot, l’arrière-pays d’Evian, et aussi la porte d’entrée des Alpes du Léman. Elles ne sont pas loin, les montagnes du Chablais, avec l’emblématique Dent d’Oche qui domine la jolie vallée de Bernex à quelques kilomètres de là. Le pic des Mémises qui domine la petite station de Thollon-les-Mémises, autre balcon naturel sur le lac, n’est pas loin non plus. Et pourtant, Saint Paul en Chablais est un village résolument tourné vers le lac. Dans tous les cas, les bancs dans les espaces verts du centre du village le sont. Et pour cause : le panorama est splendide. Quelle que soit la saison ! Au printemps et en été, le Lac Léman se découpe de ses rives par sa couleur bleue intense. En hiver, il est mystérieux et noir alors que ses rives sont recouvertes de neige, lorsqu’il ne disparait pas complètement sous une couche de brume. En automne, les arbres roux qui le bordent créent des reflets flamboyants sur sa surface. Mais c’est au coucher de soleil qu’il devient féérique : alors que le paysage se fond dans des couleurs bleutées le lac, lui, prend vie comme une flamme dans un foyer. Ne dit-on pas, par ici, d’ailleurs, qu’à la fin de la journée, il y a « feu au lac » ?

Voilà, assis sur un banc, en plein vol au-dessus du Lac Léman, le voyageur ne peut que se laisser inspirer par ce paysage grandiose.

Panorama sur le lac d'Annecy
Panorama sur le lac d’Annecy depuis le col de la Forclaz

Le Col de la Forclaz, belvédère inspirant sur le plus spectaculaire des lacs alpins

Il n’y a pas de bancs ici, au Col de la Forclaz. Seulement des chaises sur une terrasse de café, ou les pentes herbeuses autour du lac. Au coucher de soleil, il faut venir tôt. Vous ne serez pas seul. Les habitants du coin le savent bien : il n’y a rien de plus romantique qu’un coucher de soleil au Col de la Forclaz. Le Lac d’Annecy, en contrebas brille de mille feux alors que les pentes des montagnes qui l’encadrent rentrent dans l’ombre. Les crêtes du massif des Bauges se détachent sur le ciel rosé de l’ouest. Un instant d’inspiration et d’amour.

Le Col de la Forclaz se trouve au sud du Lac d’Annecy, sur les hauteurs (1150 mètres) de la rive Est du lac, sous la Tournette, son sommet le plus célèbre. Comme à la Tournette, le Col de la Forclaz est un lieu de départ des parapentistes. Ils tournoient avec leurs voiles colorées au-dessus du lac. Ce Lac d’Annecy qui a une forme très particulière, vu d’ici. On dirait un grand « S » allongé. Un lac en forme de grand fleuve qui sinuerait à travers la montagne. C’est ce qui lui donne son aspect vivant et inspirant. On aperçoit au centre du lac la presqu’île du Duingt avec son château romantique. Plus loin vers le nord la ville d’Annecy s’étend sur ses rives presque plates.

Mais ici, au Col de la Forclaz, on est au cœur des montagnes. En hiver, c’est dans la neige que l’on admire le paysage. En été, on met souvent un petit pull ou un sweat pour attendre que la nuit finisse par gagner sa bataille contre les reflets du lac.  Mais le moment le plus authentique, c’est le petit matin. Le lac est alors d’un bleu profond et se découpe sur les rives illuminées par le soleil naissant. A voir absolument ! On ne se lassera pas de cette lumière qui descend petit à petit le long des pentes jusqu’à donner au lac sa teinte bleue si caractéristique.

Voilà donc cinq lieux d’exception en Haute-Savoie. Cinq lieux où on a envie de s’asseoir et se laisser inspirer par le temps qui passe, la course des nuages et la lumière qui change. Cinq lieux qui nous rappellent combien nous sommes petits face à l’immensité de la Nature. Cinq lieux inspirants.

Tous sont facilement accessibles en voiture, à vélo, à pied ou en bus (peut-être le Col de la Forclaz est plus compliqué à atteindre sans une voiture) depuis les villages voisins. Mais ce ne sont pas les seuls sites à être aussi beaux et inspirants. Chacun a les siens. Chacun y retrouve une émotion. Cette liste n’est qu’une piste. A suivre, ou pas…

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