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En Savoie, terre de lacs, de montagnes et de patrimoine, nombreux sont les sites inspirants. La sélection est forcément subjective comme pour la liste proposée dans l’article sur la Haute-Savoie mais la règle est toujours la même. Ces sites procurent une émotion, une sensation d’infini, un vertige, par leur beauté, leur ampleur, leur dimension spirituelle. Pour que cette émotion prenne forme le lieu doit avoir un vécu : l’Homme y a ou y a eu sa place. La Nature amplifie et sublime cette présence.

Alors, il a fallu trier et choisir dans une liste tellement longue que certainement d’autres articles traiteront des sites qui n’ont pas été sélectionnés. Ça vous donnera l’occasion de revenir sur le blog d’alpaddict.com.

Dans cet article, vous pourrez découvrir ou redécouvrir les sites suivants :

  • La chapelle de Roselend
  • Le Monal
  • L’Ecot
  • Le Belvédère d’Ontex
  • Le lac de Saint André
  • L’église de Landry
La Chapelle de Roselend
La Chapelle de Roselend

La chapelle de Roselend, au bord d’un lac déjà très inspirant

C’est par la route qui monte du joli village de Beaufort qu’il faut arriver au lac de Roselend. Miroir du ciel du Beaufortain, entouré de sommets mythiques comme la Pierre Menta, le lac apparait au bout d’un dernier tournant. Sa couleur bleu turquoise tranche avec le vert éclatant de ses rives en été. Lorsque l’herbe roussit sous les coups des premières gelées au-début de l’automne et que la lande prend un aspect désolé, le lac rajoute une touche sauvage, un peu comme des highlands d’un autre temps. En poursuivant sur ses berges, en direction du Cormet de Roselend, point de passage, ouvert à la belle saison, entre le Beaufortain et la Tarentaise, on finit par l’apercevoir.

La chapelle de Roselend est plantée au bord de la route, à 1600 mètres d’altitude, en position dominante sur le lac qui, une cinquantaine de mètres plus bas occupe une ancienne vallée submergée par la construction d’un barrage. Au milieu de ce vallon aujourd’hui recouvert par les eaux, il y avait une vieille chapelle dédiée à Sainte Madeleine. Lors de la construction du barrage, celle-ci a été reconstruite là où le voyageur peut la voir, le long de la route. Lorsqu’on est à l’intérieur, dans la pénombre, et que l’on ouvre les battants de la porte, on se retrouve face à l’immensité du paysage. Le lac compose le premier plan et les crêtes de la Roche Parstire au Mont Coin et à la Pierre Menta, le décor.

On aurait envie de s’installer sur le parvis et prendre un moment pour soi. Mais il y a mieux à faire. Il suffit de monter de quelques mètres sur la butte à l’arrière de la petite chapelle : on peut alors s’asseoir et l’avoir aussi dans le champ de vision, devant le lac et son arrière-plan. Avec son clocher à deux cloches, le petit bâtiment simple et rustique, tout en pierre, semble être une sentinelle du temps qui passe. Un point fixe au milieu des nuages dont les reflets traversent le lac paisiblement. On l’imagine, là, imperturbable au fil des saisons, sous la neige, comme sous l’orage. Un symbole de pérennité et d’éternité. Un lieu très inspirant.

Balade au hameau du Monal
Le hameau du Monal

Le Monal, le hameau le plus inspirant de Savoie

Pour arriver au Monal, il faut marcher ! Depuis Sainte-Foy-Tarentaise, il faut compter une bonne heure de marche et près de trois cents mètres de dénivelé. C’est assez court finalement pour les plus sportifs et assez loin pour préserver ce lieu particulièrement inspirant des foules de touristes à la recherche seulementd’un photo de plus pour leur collection. A près de 1900 mètres d’altitude, Le Monal est un petit hameau posé sur un replat qui domine la haute vallée de l’Isère. Ce replat isole le petit village, composé de quelques maisons et traversé par un petit ruisseau, du passage de voitures du fond de la vallée. En contrebas, par-delà une petite pente qui semble refermer et protéger le plateau du Monal on peut voir, au fond de la vallée, l’agitation qui anime la route du Col de l’Iseran entre Bourg Saint Maurice et les stations de Tignes et Val d’Isère.

C’est en levant les yeux que l’on voit la partie la plus saisissante du paysage. Juste en face du balcon naturel du Monal, s’élève le sommet du Mont Pourri à 3779 mètres d’altitude. Près de deux mille mètres de verticalité qui écrasent encore plus le petit hameau. Chaque saison est belle au Monal, mais les saisons plus froides sont les plus inspirantes. L’automne, lorsque les mélèzes jaunes servent de parure au Mont Pourri déjà recouvert de neige sur sa plus grande partie est la saison des photographes. L’hiver lorsque le petit village est complètement désert et les maisons sont recouvertes d’une épaisse couche de neige, tout est silencieux et figé. Quelques traces d’animaux sauvages indiquent une vie secrète très discrète à nos yeux. Mais la solitude règne. En cherchant bien on finira par trouver un muret ou une vieille souche pour s’asseoir et méditer. Le Monal est assurément un des sites les plus inspirants de Savoie.

Balade autour de Bonneval sur Arc
Le hameau de l’Ecot en hiver

L’Ecot, un hameau dans un vallon perdu

D’un hameau à l’autre. Après Le Monal, passons en Haute-Maurienne, du côté du très joli village de Bonneval sur Arc. Malgré son éloignement des grandes villes, ce village tout en pierre est bien connu par les touristes. En été, c’est une étape incontournable sur la route du col de l’Iseran. En hiver c’est une petite station de ski confidentielle où l’on vient pratiquer tous les types de ski et d’activités de neige dans une vallée réputée pour la qualité et l’abondance de son enneigement. C’est justement en hiver que la balade au hameau de l’Ecot devient très inspirante. A environ trois kilomètres de Bonneval sur Arc, en direction des sources de l’Arc, cours d’eau qui traverse toute la Maurienne, à 2000 mètres d’altitude, le petit hameau de l’Ecot surprend le randonneur. Ses maisons et sa petite église se démarquent à peine du chaos rocheux qui les entoure. Pierres parmi les pierres, roches parmi les roches. Tout est blanc, tout est recouvert d’un épais manteau neigeux dont émergent ces quelques maisons et cette coquette petite chapelle en pierre. Orienté vers l’ouest, l’Ecot prend tous les rayons du soleil, bien après que Bonneval sur Arc, près de cent cinquante mètres plus pas, n’ait retrouvé l’obscurité du soir.

Certes, il y a du passage, car c’est un lieu connu, dans un coin touristique. Mais il y a toujours un muret pour appuyer son dos et contempler le ciel et les pentes enneigées en silence, à l’abri des regards. On peut poursuivre la balade jusqu’à un replat marécageux ensoleillé et entouré de montagnes à plus de 3000 mètres d’altitude. Immense espace et immense solitude. Encore un lieu inspirant en Savoie.

autour du lac du bourget
Belvédère d’Ontex

Le Belvédère d’Ontex

Changement de décor pour le site du Belvédère d’Ontex, en surplomb du Lac du Bourget. Ici, la montagne est bien plus apaisante. A 600 mètres d’altitude, le belvédère d’Ontex surplombe l’Abbaye de Hautecombe et fait face à la ville d’Aix les Bains qui s’étend sur la rive opposée. Les Bauges se découpent à l’horizon, alors qu’au premier plan on peut observer les falaises du Revard et du Nivolet qui dominent les rives du lac. On aperçoit la totalité de l’étendue de celui-ci, de Châtillon au Bourget du Lac. De la région de la Chautagne à la cluse de Chambéry. Au loin, au sud, les massifs montagneux longtemps enneigés jusqu’à mi-juin, entre Isère et Savoie, barrent le paysage. L’épaisse forêt qui entoure le belvédère descend jusqu’aux rives du lac et entoure l’Abbaye de Hautecombe. C’est un haut lieu de l’histoire. Depuis plus de huit cents ans c’est un haut lieu de la spiritualité savoyarde, voulu par les Comtes puis les Ducs de Savoie et restauré par le Roi de Sardaigne. C’est une des nécropoles de la Maison de Savoie. On retrouve dans l’église plusieurs tombes des membres de la dynastie. Le lac du Bourget, lui, c’est celui de Lamartine. Le poète romantique capable de mêler l’amour, la mort et le temps dans ces lieux. Les vers de son poème résonnent entre les rives du lac. Il y a donc l’Art, l’Histoire, la Spiritualité, le paysage. Tout ce qu’il faut pour trouver un coin à l’écart et profiter d’un intense moment d’inspiration. Ensuite, on reprend son chemin, jusqu’au village d’Ontex à quelques centaines de mètres. Au détour d’un virage, par beau temps, on aperçoit le Mont Blanc. C’est presque un secret. Gardez-le précieusement.

Lac de Savoie: Saint André
Lac de Saint André

Lac de Saint André

Au pied du Mont Granier, sommet du massif de la Chartreuse, et devant le massif de Belledonne, le Lac de Saint André est une petite perle oubliée des plaines de Savoie. Tout ici y est contraste. D’abord, c’est un petit lac en plaine alors que l’imaginaire fait de la Savoie une terre de hautes montagnes. Ensuite il se trouve au milieu des vignes. On pourrait être en Alsace, en Bourgogne, en Occitanie et pourtant c’est la Savoie. On y retrouve donc cette douceur des paysages travaillés par les hommes. Ces chemins en pierres qui filent entre les vignes. Le Lac  de Saint André invite à l’arrêt, au calme. De petits pontons permettent aux pêcheurs de venir lancer leurs lignes en position avancée dans le lac. Chacun son ponton. Parfois c’est un couple amoureux qui l’occupe, parfois une famille avec de petits enfants, parfois un vieillard venu se baigner dans la lumière. Les montagnes, au loin, en face, par-dessus les plaines, enneigées en hiver se reflètent dans le lac, mais la star ici, c’est le Mont Granier.

Sa silhouette tronquée s’élève au-dessus du vignoble. Cette silhouette est devenue tronquée à la suite d’un énorme éboulement il y a déjà quelques siècles qui a remanié la géographie et l’histoire des lieux. Ce même éboulement qui a épargné une chapelle dans laquelle était vénérée une vierge noire. C’est elle qui selon la légende aurait repoussé les démons responsables de l’éboulement. C’est elle qui encore de nos jours est priée et remerciée. On peut voir les Deo Gratias dans la chapelle de cette belle église de Notre Dame de Myans surmontée d’une statue dorée de la Vierge. Emouvant. Mais nul besoin d’être croyant pour ressentir l’énergie d’un lieu. Le Lac de Saint André, par le seul fait d’apaiser les esprits est un lieu dont l’énergie positive pousse au ressourcement. C’est aussi cela un lieu inspirant.

Lieu inspirant en Savoie
L’église de Landry et son vieux cimetière

L’église de Landry

Ce n’est pas par hasard que l’on arrive à l’église de Landry. Elle est célèbre pour être une des chapelles baroques de Tarentaise et son clocher très particulier se voit de loin. En effet elle est posée sur un promontoire rocheux qui domine la vallée entre Aime et Bourg Saint Maurice, au pied des pistes de ski des grandes stations comme La Plagne ou Les Arcs. Elle est aussi sur la route de Peisey et du vallon de Rosuel qui pénètre dans le massif de la Vanoise. On s’y arrête donc forcément si on est curieux. Une fois sur place, la surprise ne vient pas de l’église elle-même mais de ce qui l’entoure. Son petit et très ancien cimetière.

« Normal qu’une église de montagne soit entourée de son cimetière », se dit le passant distrait… Mais l’observateur regarde les dates. Pratiquement toutes les dates de naissance gravées dans le fer forgé ou sur les plaques collées sur les croix sont antérieures à 1860. C’est-à-dire que toutes les personnes enterrées dans ce cimetière sont nées Sardes (du Royaume de Piémont Sardaigne, embryon de la future Italie qui possédait les Etats de Savoie) et sont décédées Françaises, simplement suite à la décision de Napoléon III et le futur Roi d’Italie, Victor Emmanuel II d’échanger Nice et la Savoie contre l’aide militaire destinée à libérer le nord de l’Italie des Autrichiens. Alors on se dit que finalement ce qui compte vraiment pour un être humain, c’est son rôle au sein de sa petite communauté, son village, sa terre. Ici, à l’horizon, on ne voit ni Paris ni Turin (et encore moins Rome) : on ne voit que les montagnes de Tarentaise. Ces hommes et ses femmes ont construit cette vallée sans se soucier de ce que des gouvernants allaient faire d’eux et des frontières des territoires dans lesquels ils vivaient. Finalement, leur noblesse à eux, celle qui inspire le voyageur d’aujourd’hui, c’est cette simplicité. Alors, sur le muret qui ceint l’église, entre deux vieilles croix qui penchent on peut s’asseoir, se recueillir et célébrer la vie. Celle qui commence à l’aube, s’éteint le soir et recommence le lendemain. Simple et inspirante.

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