Grimentz, Zinal et Chandolin: pépites du Val d’Anniviers

Le Val d’Anniviers au cœur du Valais, en Suisse, réunit toutes les bonnes raisons de découvrir la montagne en toute saison. Des paysages fantastiques, des habitats aux maisons traditionnelles en chalets en bois, des traditions sauvegardées et une belle alchimie entre un monde agricole bien présent et la modernité apportée par l’industrie du ski. Partons à la découverte de quatre pépites du Val d’Anniviers, pour une sortie au cœur de la tradition alpine.

Dans cet article, nous partirons à la découverte de :

• Chandolin
• Grimentz
• Zinal
• Plats de la Lée

Chandolin, et son paysage infini

Sur un balcon ensoleillé qui donne aussi bien sur la vallée du Rhône que sur le Val d’Anniviers, Chandolin, notre première pépite, vous séduit par son silence, son air pur, son ensoleillement et ses paysages. Ce village fait partie des plus hauts villages habités toute l’année en Europe.

L’arrivée jusqu’au village de Chandolin se mérite ! Ce petit village perché à presque 2000 mètres d’altitude se fait par une route longue et sinueuse sur les flancs d’une montagne dont la pente est assez vertigineuse par moments. C’est à la station, plus moderne que l’on arrive par la route principale. C’est une bonne idée d’y laisser sa voiture, et si on vient en transport public, c’est aussi le bon arrêt où descendre.

On emprunte alors le chemin qui mène vers le vieux village, légèrement en contrebas. Le paysage prend de la profondeur. On se sent presque aspiré vers le fond de la vallée en admirant ces chalets aux terrasses presque suspendues, tellement a pente dévale vite vers la vallée de la Navizence qui creuse tout le Val d’Anniviers. Les chalets, en bois, pour la plupart, sont disposés en longueur le long d’un chemin dont l’église Sainte Barbe semble être le point de repère. Celle-ci, au clocher effilé offre le sujet idéal pour des photos qui réunissent patrimoine et paysage alpins. Dans un tournant qui descend vers le vieux village, on empruntera un petit chemin qui mène vers un magnifique belvédère. Le Calvaire, se trouve au bout du chemin du Bâ de la Saint Jean. Des croix jalonnent cette courte promenade et des bancs attendent les promeneurs pour une pause inspirante devant un paysage vaste et grandiose. On peut choisir de s’arrêter, sur un premier banc, devant la trouée du Val d’Anniviers, en vue des sommets qui culminent à près de 4000 mètres d’altitude du fond de la vallée. Ces sommets forment la « Couronne Impériale ». On peut aussi choisir de s’asseoir sur un banc pour admirer, vers l’ouest, la course du soleil, au-dessus de la station de ski de Vercorin, dont les pistes parcourent la montagne et les forêts en face de Chandolin.

Enfin, on peut s’arrêter sur le banc qui domine la vallée centrale du Valais, celle du Rhône. La vue est alors dégagée sur Sierre et le plateau de Crans Montana. La crête alpine entre le Valais et l’Oberland Bernois se dessine alors au nord.

Un petit chemin panoramique relie différentes croix en bordure du Val d’Anniviers, sur ce petit bout de terrasse qui domine de plus de 1000 mètres le fond de la vallée.

Dans le vieux village subsistent quelques anciens raccards et mayens, mais on peut en voir de plus nombreux et de plus anciens dans les prochaines étapes de la découverte du Val d’Anniviers. De retour au vieux village pourquoi ne pas visiter la cave du vin du Glacier à la maison de la Bourgeoisie de Chandolin ?

Autour de Chandolin, de nombreux sentiers permettent de prendre de la hauteur facilement et de profiter de panoramas de plus en plus vastes au fur at à mesure que l’on monte, notamment sur le chemin des cinq 4000 jusqu’à l’hôtel Weisshorn par exemple. Ce sentier continue jusqu’à Zinal le long de la montagne à une altitude proche de 2300-2500 mètres.

Rentrons maintenant plus profondément dans le Val d’Anniviers pour aller visiter notre seconde pépite, Grimentz.

Grimentz, et son village de chalets en bois

Lorsqu’on aperçoit Grimentz de loin, on est surpris par l’étalement des chalets sur la pente de la montagne. Il y en a partout. Des anciens, des récents… mais aussi des constructions plus modernes destinées à recevoir tous les touristes et les skieurs qui logent à Grimentz pour pratiquer leurs sports favoris du côté de la station Grimentz-Zinal. On s’attend à un village traditionnel et on voit une surabondance de résidences secondaires. Mais il ne faut pas s’arrêter à la première impression ; il faut rentrer dans le vieux village de Grimentz pour en saisir sa portée patrimoniale.

Entre là-bas et le haut de village il y a un fort dénivelé, mais c’est bien au cœur de la station, à 1572 m d’altitude, que l’on va découvrir cette pépite du Val d’Anniviers.

En deux ou trois ruelles vous remontez le temps : des chalets sur plusieurs étages, des raccards, des mayens, une église, des puits, des moulins qui utilisent la force du torrent pour moudre ou pour scier… Le tout est conservé parfaitement.

Les chalets en bois datent parfois du XVIe siècle. Ils sont ornés de balcons débordant de géraniums rouges en été. Les ruelles mènent à la Maison Bourgeoise de 1550, où vieillit le célèbre vin du Glacier dans des fûts en mélèze, une tradition locale unique. On découvre aussi les raccards sur pilotis, autrefois utilisés pour stocker les récoltes à l’abri des rongeurs, et la Maison de Grand-maman, qui offre un aperçu de la vie d’antan.

Quelle est la différence entre un chalet, un mayen et un raccard ?

Ce tableau vivant de la montagne valaisanne offre l’opportunité de mieux comprendre l’essence de l’habitat valaisan. En Valais, trois types de constructions traditionnelles racontent la vie d’autrefois à la montagne. Le chalet, c’est l’image d’Épinal des Alpes : une maison en bois (souvent avec un soubassement en pierre), habitée toute l’année, chaleureuse et confortable. Le mayen, lui, est une habitation saisonnière qu’on utilisait au printemps et à l’automne, au moment de la montée et de la descente des troupeaux : plus simple, plus modeste, c’est une étape entre la vallée et les alpages. Quant au raccard, il servait uniquement à stocker le grain ou le foin à l’abri des rongeurs : construit sur pilotis avec des disques de pierre pour empêcher les souris de grimper, il est reconnaissable entre tous et fait le bonheur des photographes.

Le bois des constructions a bruni sous l’effet du soleil et du froid ressort sur la neige en hiver, mais aussi sur le fond vert des pâturages qui entourent le village. A la fois dépaysé et émerveillé par cette immersion dans un temps d’antan, on continue la remontée du Val d’Anniviers, en direction de la troisième pépite : Zinal.

Zinal et son vieux village de chalets en bois.

Zinal, à 1700 mètres d’altitude, dans la haute vallée de la Navizence est réputée pour ses activités autour du ski mais aussi de l’alpinisme. En effet, cette pépite du Val d’Anniviers est entourée par la majestueuse « Couronne impériale », un cercle de sommets culminant à plus de 4000 mètres, tels que le Weisshorn (4506 m), le Zinalrothorn (4221m), l’Obergabelhorn (4063m), la Dent Blanche (4357m), le Bishorn (4153m) et le Cervin (4478m). Même si la plupart de ces sommets se mieux visibles depuis Chandolin que de Zinal, en prenant de l’altitude le long des sentiers de randonnée ils apparaissent les uns après les autres. Ainsi, ce décor grandiose est le terrain de jeu idéal pour les amateurs de nature et de montagne, été comme hiver. Si le village, autrefois simple mayen utilisé lors des transhumances, a su préserver son authenticité avec ses chalets en mélèze brunis par le temps, ses raccards sur pilotis et ses ruelles paisibles, aujourd’hui, Zinal est réputé pour ses activités de plein air. En été, plus de 300 km de sentiers balisés invitent à la randonnée, tandis que l’hiver, le domaine skiable Grimentz-Zinal propose 120 km de pistes variées.

Vous l’avez compris, le village de Zinal, tout comme Chandolin et Grimentz, réunit sur un seul site toutes les beautés du Val d’Anniviers : le paysage alpin, l’architecture alpine et le terrain de jeu alpin. Mais j’ai une préférence pour Zinal, car ce village se trouve au fond de la vallée et non pas perché sur une pente. L’avantage. Les promenades y sont plus agréables et plus faciles. D’ailleurs, c’est d’ici que part la promenade vers la quatrième pépite du Val d’Anniviers.

Mais avant cela, revenons au vieux village. La station de Zinal ne s’est pas développée outre mesure et elle permet au vieux-village d’être bien visible au cœur de celle-ci, voire un peu à l’écart, ce qui lui garantit de préserver son atmosphère paisible et un peu hors du temps. Ici aussi, à Zinal, les chalets ont bruni au soleil. Le vieux-village présente son alignement de chalets, anciens mayens, et de raccards, surmonté d’imposantes montagnes. On passe ainsi devant des chalets aux volets colorés, des fermes, et des maisons qui ont gardé dans leur jardin ces vieux raccards dont le poids semble miraculeusement reposer sur quatre pilotis en équilibre précaire. Et pourtant, ils tiennent depuis des siècles.

Au bout du chemin, à la fin du vieux village, la Nature prend le dessus. Une large vallée, à faible pente dans laquelle coule le torrent semble se perdre au pied d’imposantes montagnes, dont la très pointue Pointe de Besso. C’est notre quatrième pépite : les Plats de la Lée.

Les Plats de la Lée, le bout du monde du Val d’Anniviers

Une belle boucle à faire au départ du vieux village de Zinal à travers les pâturages des Plats de la Lée. C’est le sentier utilisé par les alpinistes qui partent se mesurer aux « 4000 » de la Couronne Impériale, mais en restant dans la vallée, on peut apprécier le silence et le calme des hautes vallées.

On ne manquera pas d’aller admirer la transparence de l’eau dans la zone de pêche autour du relais de la Tzoucdana.

Sur l’autre rive de la vallée, on peut se faire guider pour découvrir les anciennes mines de cuivre qui ont fait la richesse de la vallée autrefois.

Le Glacier de Zinal arrivait il y a longtemps juste au-dessus du replat qui surplombe les Plats de la Lée. Un sentier, sur la rive droite du torrent permet d’accéder à l’ancienne moraine. Mais le glacier est aujourd’hui bien plus loin. La randonnée est malgré tout agréable dans cet environnement préservé entouré de sommets qui dépassent les 4000 mètres d’altitude.

Un hiver ce site est prisé des skieurs de fond, qui peuvent glisser dans le silence de l’hiver, dans une vallée ensoleillée et lumineuse.

Si nous avons choisi ces quatre pépites, cela ne veut pas dire qu’il n’y a rien d’autre à voir dans le Val d’Anniviers. Au contraire !

Saint Luc, juste en-dessous de Chandolin, par exemple, a un ciel si pur qu’un observatoire y est installé. A Vissoie on visitera la Tour Médiévale. A Niouc, le pont suspendu le plus haut d’Europe, à 190 mètres du fond de la vallée.

Enfin, le lac et le barrage de Moiry sont une magnifique destination d’excursion à partir de Grimentz, surtout en automne lorsque les couleurs rougeoyantes de la végétation contrastent avec le bleu de l’eau et le blanc des premières neiges sur les sommets. On peut en faire le tour en une boucle à mi-pente d’environ 14 km, ou plus courte en bord de lac.

On n’oublie pas en quittant la vallée qu’au-delà des compétitions sportives célèbres comme la Sierre-Zinal ou le Trail du Besso, c’est pour les traditions agricoles encore bien vivantes qu’il faut venir en Val d’Anniviers. La fête de village à Anniviers pour la désalpe, moment où les vaches, pour la plupart de la race d’Hérens, à la robe noire, reviennent des pâturages d’été est un moment extrêmement important de retrouvailles pour les villageois. Tout comme le combat des génissons en octobre.

Le Val d’Anniviers est un véritable condensé de tout ce que la montagne du Valais peut vous offrir de mieux.

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