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L’automne est une des plus belles saisons dans les Alpes. Le silence règne pendant quelques mois avant le retour des skieurs. La Nature reprend ses droits et se transforme, semaine après semaine.

Le feuillage d’automne resplendit pendant les belles journées ensoleillées et éclaire les ambiances brumeuses et grises des mauvais jours. En altitude, il faut aller chercher les forêts de mélèzes pour plonger dans une ambiance rousse, voire jaune.

C’est donc dans les vallées couvertes de mélèzes que l’on retrouvera les plus belles promenades pour admirer les plus beaux feuillages d’automne dans les Alpes françaises.

Amis photographes, amis de la nature, amis des Alpes, prenez note, la saison est courte, quelques semaines à peine, avant que la neige ne fasse tomber les aiguilles et recouvre tout de son blanc manteau.

Partons à la découverte de cinq sites dans les Alpes françaises.

Paysage d’automne dans la vallée de Chamonix.

Avec un paysage unique sur des glaciers et des sommets à plus de 4000 mètres d’altitude, la vallée de Chamonix permet de trouver des spots extraordinaires pour profiter à la fois des couleurs automnales et du contraste avec la première neige qui recouvre déjà les sommets.

Mes deux préférés sont aux deux extrémités de la vallée. Le premier est sur les hauteurs des Houches : le col de Voza. Le deuxième est sur la route du col des Montets, au niveau du hameau de Trélechamp.

Le col de Voza est accessible en automne uniquement à pied. Mais c’est une très belle balade qui suit des sentiers qui grimpent lentement dans la montagne dans le silence des journées d’automne. On peut monter depuis les Houches, mais aussi depuis le hameau de Bionnassay à quelques kilomètres de Saint Gervais Mont Blanc.

Dans les deux cas, la vue se dégage dès l’arrivée au col. D’un côté on admire l’enfilade de la vallée de Chamonix, et les glaciers qui descendent les pentes du Mont Blanc et de l’autre le versant plus confidentiel et sauvage du massif qui surplombe le Val Montjoie.

En longeant la voie de chemin de fer du Tramway du Mont Blanc qui en saison d’hiver relie les domaines skiables de Saint Gervais Mont Blanc et des Houches et en été retrouvera bientôt sa destination finale du Nid d’Aigle à 2300 mètres d’altitude, on peut atteindre l’imposante bâtisse de l’hôtel Bellevue.

Cet ancien hôtel, qui dès la fin du XIXème siècle se remplissait d’alpinistes empressés de conquérir le sommet du Mont Blanc, devait renaître pour une seconde vie, en redevenant un hôtel, mais un hôtel écologique, au point qu’il a été conçu pour ne pas dépenser plus d’énergie qu’il n’en crée. Pour chauffer les salles et les chambres il utilise l’énergie solaire et géothermique, les fenêtres ont un triple vitrage et il n’y a pas de balcons afin d’éviter tout pont thermique créant une déperdition d’énergie.

Malheureusement la réalité a été différente. L’hôtel n’a jamais pu être exploité car non conforme au permis obtenu. Il reste aujourd’hui comme un paquebot naufragé au pied du Mont Blanc. La vue, cependant, elle, reste extraordinaire. On peut poursuivre la randonnée jusqu’au Mont Lachat. Pour avoir une première idée du paysage qui vous attend là-haut, suivez ce lien, pour accéder à la webcam du Prarion, juste au-dessus du Col de Voza.

Bionnassay
Bionnassay

A l’autre extrémité de la vallée, le petit hameau de Trélechamp est dominé par la majestueuse Aiguille Verte. Ce petit balcon au-dessus d’Argentière, sur la route qui par le col des Montets mène à Vallorcine et ensuite dans le Valais, en Suisse, permet d’observer le front de glace du glacier d’Argentière et de celui du Tour. En tournant la tête vers la gauche et en longeant les Aiguilles de Chamonix du regard, celui-ci s’arrête sur les grands dômes blancs dont le plus élevé est le sommet du Mont Blanc.

Quelques mélèzes entourent le petit hameau, protégé par de grands épicéas. L’habitat est composé de jolis chalets privés en bois et un espace jonché d’étranges statues aux allures de grands visages. Des moaïs en bois, un peu comme sur l’île de Pâques.

On ne vient pas ici pour les sculptures, dont la présence interpelle tout de même, mais pour le paysage sur la chaîne du Mont Blanc.

Il y a certainement des forêts de mélèzes plus denses et plus lumineuses, en bas dans la vallée, le long de l’Arve mais ces deux points dominants jouent leur rôle de vigie : de ces lieux on observe l’avancée de l’hiver, avec la ligne de neige qui descend progressivement des sommets vers la vallée en recouvrant petit à petit les paysages roux de l’automne.

La parure automnale des forêts de Haute Maurienne

La Haute Maurienne est un des royaumes des mélèzes. C’est autour de Bessans que nous démarrerons notre randonnée. En effet, je joli village perché à plus de 1700 mètres d’altitude fait partie de cette série de villages habités à l’année qui rendent les paysages de Haute Maurienne si agréable et si doux, loin des atmosphères de station de ski présentes dans d’autres vallées. Il a sa vieille église, sa vieille mairie, sa vieille fontaine…

Ici, c’est la pierre qui domine, tout comme à Bonneval sur Arc, moins de dix kilomètres plus loin, plus célèbre et plus photogénique. Le froid des hauts sommets descend vers le fond des vallées et stagne toute la nuit, ce qui refroidit très rapidement le site de Bessans.

C’est d’ailleurs ici, que l’équipe de France de ski de fond reprend son entraînement d’automne, souvent sur de la neige conservée par du snow farming, tout comme à Livigno, en Italie, pour les mêmes raisons.

Ceci pour dire, que les conditions hivernales y arrivent précocement dans la saison, plus tôt que partout ailleurs. Et donc, les mélèzes roussissent rapidement dès la fin du mois d’octobre.

On peut d’ailleurs observer l’avancement des couleurs d’automne grâce aux webcams installées sur le site officiel de Bessans, en cliquant sur ce lien.

Une jolie promenade, va nous conduire de la forêt communale de Bessans, à l’arrière du village vers la vallée d’Avérole.

Lorsque l’automne bat son plein, les aiguilles jaunes des mélèzes tombent en une pluie de brindilles d’or qui scintillent au soleil. Le paysage devient féérique. Le sol est recouvert d’un tapis doré qui réfléchit la lumière.

Mais il faut faire vite car les premières chutes de neiges sont précoces et recouvrent rapidement ce beau paysage qui ne sortira de sa couverture blanche qu’au mois d’avril suivant.

A Bessans, il faut prendre le temps aussi de se balader entre les maisons à la recherche des sculptures de diables en bois. Le Diable de Bessans est un personnage légendaire de cette haute vallée, dont l’histoire est racontée dans cet article publié sur Nos Alpes, un journal transfrontalier.

Haute Maurienne en automne
Haute Maurienne en automne

L’automne dans la vallée de la Clarée

Le Briançonnais brille de tous ses feux dès que l’automne s’installe.

En effet, les mélèzes colonisent les pentes de ces massifs montagneux ensoleillés, tout comme du côté du col de Montgenèvre et la haute vallée de Suse en Italie sur les pentes du col de Sestrière.

Pour profiter tranquillement du silence de la montagne, des couleurs des mélèzes, du frémissement des torrents et du ciel bleu, prenons la direction de la haute vallée de la Clarée. Névache plus précisément.

Névache est un village sorti d’un autre temps, où les maisons en pierre sont blotties contre l’église pour se protéger des longs hivers enneigés, à plus de 1700 mètres d’altitude est le point de départ de nombreuses randonnées le long de la Clarée en direction de la pointe des Cerces, mais aussi en direction de la vallée Etroite et du Mont Thabor.

Point de maisons, point de hameaux, point de bruits humains. En automne, le silence règne dans les forêts.

La balade au refuge du Ricou vous donnera la sensation de traverser de hautes terres canadiennes tellement l’empreinte de l’homme est faible.

Pour suivre la progression du roussissement du feuillage autour du refuge, vers 2100 mètres d’altitude, vous pouvez suivre la webcam dont le lien est ici.

La vallée Etroite est très particulière. En effet si elle est accessible à pied à tous les aventuriers, les plus paresseux, eux, trouveront une route barrée dès les premières neiges avant le col des Echelles. La particularité de cette vallée en territoire français est qu’en hiver elle n’est accessible que depuis l’Italie, par le village de Bardonecchia.

L’automne est encore une bonne saison pour rallier la vallée Etroite depuis Névache. Les mélézaies et les mélanges d’arbres à feuilles caduques de cette vallée et de la voisine combe de Bardonecchia sont très étendus et remontent haut le long des pentes des montagnes ce qui donne à ces lieux un paysage très spectaculaire par une journée ensoleillée. La vallée devient flamboyante avec une couleur jaune dominante au milieu de laquelle on retrouve de nombreuses taches rouges. Un régal pour les yeux.

Le feuillage d’automne dans le Queyras

Ce n’est plus une vallée, c’est une région entière qui se pare de ses plus belles couleurs en automne. Le Queyras est en effet une région montagneuse composée de quatre grandes vallées rayonnant depuis un foyer central, Fort Queyras.

Fort Queyras se trouve à 1400 mètres d’altitude et tous les autres centres des quatre vallées, Arvieux, Aiguilles et Abriès, Molines en Queyras et Saint Véran et enfin Ceillac sont tous à des altitudes comprises entre 1600 et 2000 mètres. Ce sont donc la aussi de hautes vallées, tout comme Bessans et Névache dont il a été question dans les paragraphes précédents.

Un climat encore plus sec que le Briançonnais, une altitude élevée, une orographie qui facilite l’implantation des forêts et voilà que le mélèze a trouvé des conditions royales pour s’installer.

Difficile de choisir des itinéraires de randonnée tellement le choix est large dans le Queyras. Mais chez AlpAddict on aime les beaux paysages, alors on va prendre deux beaux itinéraires.

Dans la vallée de Ceillac, la montée au lac Miroir. Comme vous pouvez l’imaginer, c’est un lac dans lequel se reflètent les montagnes qui l’encerclent. C’est tout simplement magique en toute saison, mais bien-sûr en automne le contraste entre la couleur rousse de la végétation, le bleu du ciel et le blanc des premières neiges est saisissant.

Dans la vallée d’Abriès, nous choisirons l’itinéraire qui longe et remonte le Guil jusqu’au petit belvédère sur le Mont Viso. Les moins sportifs peuvent laisser leur véhicule à l’Echalp et ne faire que la partie terminale de la balade.

Le paysage est champêtre et bucolique pendant la randonnée dans une vallée relativement plate et élargie entourée de hautes montagnes. On sent bien qu’il y avait un grand glacier par ici il y a quelques milliers d’années.

Pour suivre l’évolution du feuillage dans cette vallée, vous pouvez donner un coup d’œil à cette webcam.

Dans cette partie des Hautes Alpes, toutes les vallées deviennent féériques lorsque la végétation prend ses couleurs d’automne. On a mis en avant le Queyras dans cet article, mais l’ensemble du Guillestrois mérite le voyage.

Queyras en automne
Queyras en automne

Les forêts de mélèze en automne dans la Vallée de l’Ubaye

Vous l’aurez compris, pour un automne bien coloré, et des mélèzes resplendissants, il faut un climat sec et une altitude élevée. C’est le cas aussi des vallées de la Haute Ubaye en amont de Barcelonnette et Jausiers. En réalité, le Guillestrois occupe le flanc nord et la région de Jausiers le flanc sud de la même région montagneuse. Les deux vallées sont séparées par le col de Vars.

Les versants nord de l’Ubaye sont recouverts d’une belle couverture forestière dont les couleurs varient au cours des saisons.

Barcelonnette est la petite ville principale de cette grande et large vallée et mérite une longue halte pour découvrir son histoire singulière et notamment ses villas « mexicaines ». Vous retrouverez un article en suivant ce lien.

Sur la route du col de Larche, le vallon de l’Ubayette, accessible depuis le col ou le village même de Larche, mène par une belle randonnée au lac du Lauzanier. Les couleurs automnales des mélèzes en début de randonnée laissent la place aux prairies déjà roussies par les premiers gels. On appréciera la couleur du lac qui n’a que le ciel à refléter au milieu d’un vallon large dégarni de toute végétation. Ouvrez bien les yeux, vous êtes dans un Parc Naturel, c’est déjà le Parc National du Mercantour.

Pour connaître l’avancée de l’automne du côté de Larche, vous trouverez la webcam en suivant ce lien.

Plus au nord, à partir de Saint Paul sur Ubaye, on peut remonter la vallée de l’Ubaye jusqu’à Maljasset et Maurin et se promener en direction du Plan de Parouart, très sauvage et néanmoins très représentatif de la géographie alpine de alpes françaises du sud.

Cet article ne peut prendre en compte toutes les spécificités et toutes les belles forêts des Alpes françaises. Comment ignorer les couleurs du Mercantour, du Vercors, ou de la Tarentaise ? Mais il fallait faire un choix et celui-ci s’est porté sur des coups de cœur que votre fidèle rédacteur de AlpAddict a réellement parcourus et dont il a pu admirer de ses propres yeux la beauté des couleurs automnales.

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