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Le pays des montagnes et des lacs. La montagne en carte postale, celle de Heidi, avec ses verts pâturages et ses horizons bleutés, celle des chalets en bois et des vaches tachetées.

Sans oublier les petits trains qui remontent les vallées le plus reculées et quand ce ne sont pas les trains ce sont les bus postaux.

C’est certainement en grande partie vrai, même s’il y a beaucoup de nuances d’une région à l’autre.

Si on parcourt les paysages de la Suisse du Nord au Sud, on démarrera par le plateau Suisse, sorte de grande plaine avec des collines de faible altitude, le tout se situant aux alentours de 400-500 mètres d’altitude. C’est à la fois le pays aux paysages brumeux, mélancoliques, et le pays des grandes villes qui ont bâti la richesse et la réputation de la Suisse, comme Bâle, Zürich, Saint Gall, et la capitale Berne. C’est aussi la région des grands lacs préalpins. Tout au Nord le lac de Constance, ensuite le lac de Zurich et l’Obersee, et enfin le Lac des Quatre Cantons, ses anses et ses montagnes qui plongent dans les eaux bleues. Plus à l’ouest au pied du Jura on retrouvera le lac de Neuchâtel, et plus au sud le lac Léman à la frontière française.

Au centre de la Suisse, au milieu des massifs les plus élevés de l’Oberland Bernois on retrouvera les lacs de Thoune et de Brienz qui encadrent la ville d’Interlaken, et plus à l’Est le canton des Grisons et ses nombreuses vallées intérieures, plus austères mais très authentiques.

Parmi les grandes vallées intérieures, il ne faut pas oublier la vallée du Rhône et ses vignobles qui traversent le paysage du Valais, dont les pentes et les vallées latérales hébergent de grandes stations de ski et des bases de départ de magnifiques randonnées en montagne. Plus à l’Est, la vallée de l’Engadine, sillon creusé par l’Inn qui coule jusqu’à Innsbruck en Autriche avant de se jeter dans le Danube en Allemagne est un monde à part, très ensoleillé, qui mérite la visite. Une fois passée la barrière des Alpes on atterrira en douceur dans le canton du Tessin, en italien on dira Ticino, sur les lacs Majeur et de Locarno et leurs Rivieras teintées de nonchalance méditerranéenne.

Un petit pays, donc, chargé d’histoire et riche en paysages de montagne.

Un dernier petit détail avant de partir : les langues. Un pays aux quatre langues, que vous retrouverez sur les billets de banque. L’Allemand, langue officielle, mais surtout le Suisse Allemand, parlé par la plus grande partie de la population, au nord et à l’est (la Suisse Alémanique), le Français, parlé en Suisse Romande, à l’Ouest, du Jura au Valais, l’Italien, parlé au Sud des Alpes dans le canton du Tessin, à la frontière Italienne, et… le Romanche, une langue régionale issue de la branche des langues romanes (latines), parlé uniquement dans le canton des Grisons, au même titre que l’Allemand, et qui est très présent en Engadine et en Val Müstair. Une sonorité alémanique dans la prononciation et des mots proches de l’Italien, un joli mélange, pur produit d’un pays pas comme les autres.

Découvrons chacune des régions séparément.

Du Jura au Valais : la Suisse Romande.

Même si l’arc Jurassien ne fait pas partie à proprement parler des Alpes, il est omniprésent lorsqu’on se balade en Suisse Romande, c’est-à-dire dans cette partie de la Suisse où l’on parle le Français.

Que l’on soit à Genève, sur les rives du Lac Léman, ou autour de Neuchâtel et de son lac, le Jura forme une barrière verte ou bleutée – voire blanche en hiver – qui matérialise la frontière avec la France. Très visible depuis les abords du lac Léman de Genève jusqu’à Lausanne, et davantage perdu dans l’horizon des coteaux au-dessus des plaines plus au Nord.

AlpAddict à Genève
Jura vu depuis les quais sur le lac à Genève

Cette région offre à la fois un tourisme culturel avec des villes d’histoire comme Genève – berceau de la Réforme – Lausanne et son Université, Neuchâtel et Fribourg et leurs passés mouvementés, et un tourisme plus hédoniste comme par exemple le lac Léman et ses coteaux qui produisent d’excellents vins. Mais côté palais, c’est aussi la patrie d’un des fromages les plus connus : le Gruyère, produit aux alentours de la ville homonyme, charmante petite cité médiévale à visiter absolument.

Hédoniste aussi car c’est ici que sont célébrés certains grands festivals : celui du Jazz et celui du rire (le Festival Comedy), les deux à Montreux, capitale de la fête.

Lorsqu’on monte sur les sommets avoisinants, que ce soit du côté du Jura, ou du côté des Alpes Vaudoises, on recherchera toujours une vue panoramique sur le Lac Léman, appelé Lac de Genève, uniquement par les Genevois, et surtout pas par les habitants des autres villes qui bordent le lac, côté français, comme côté suisse. Ce Lac est une vraie mer. Dimensions impressionnantes, bateaux de croisière ou de navigation de ligne qui se croisent partout, plages agréables, rives adaptées à la promenade à pied ou à vélo. Et en toile de fond lorsqu’on est côté suisse, les montagnes de Haute Savoie et une vue fantastique sur le Mont Blanc, notamment du côté de Nyon.

AlpAddict sur le Lac léman
Vignobles au bord du lac Léman

En continuant votre route après Montreux, en quittant les rives du lac Léman et vous atteindrez le Valais. Vous identifierez très facilement le profil de cette ample vallée au fond de laquelle coule le Rhône, qui traverse le Lac Léman plus en aval avant d’arriver en France.

AlpAddict dans le Valais
Sion, dans le Valais

D’un côté les montagnes s’élèvent à la verticale, face au Sud : c’est le domaine de la vigne sur les coteaux, et des stations de ski mondialement connues comme Crans Montana, ou moins connues comme Bettmeralp qui ont la particularité de se trouver en balcon au-dessus de la vallée et de profiter du soleil toute la journée tout en bénéficiant d’un panorama étendu sur le Cervin, le Mont Rose, ou le Mont Blanc ! Et oui, le Valais, c’est le pendant suisse du val d’Aoste, donc les sommets sont les mêmes !

De l’autre côté, c’est la montagne des chalets, des forêts, des alpages et des glaciers. Plusieurs vallées latérales partent à angle droit de la vallée du Rhône et remontent fortement vers des villages isolés (Val d’Hérens) ou des villages qui sont devenus de grandes stations de ski : Zermatt, Saas Fee, Verbier. Tous ces villages sont à plus de 1500 mètres d’altitude et bénéficient d’un ensoleillement et d’un enneigement optimal. Ce sont souvent en été des bases pour des randonnées en moyenne et haute montagne, parfois pour titiller son premier 4000 mètres (avec des guides locaux !) ou même pour s’essayer à des montagnes mythiques comme le Cervin, dont le profil évoquera aux plus gourmands des pauses exquises avec de célèbres blocs de chocolat triangulaires bien typiques…

Chalets Suisse dans le Valais
Promenade à Grimentz

On ne compte pas les points de vue abordables pour un randonneur du dimanche sur des glaciers, parmi les plus longs d’Europe comme celui d’Aletsch. Un système de trains ou de remontées mécaniques fonctionnant toute l’année permet de découvrir le monde glaciaire qui fascinent tant les écrivains, les peintres et les historiens.

On recommandera tout spécialement l’ensembles des remontées mécaniques au départ du village de Zermatt, véritable joyau entouré de montagnes photogéniques dont le Cervin.

AlpAddict à Zermatt
Le Cervin depuis Zermatt

Terre de passage, le Valais, bien qu’enclavé entre de hautes montagnes, donne accès à travers des cols routiers – parfois fermés l’hiver – doublés par des tunnels ferroviaires à d’autres vallées à découvrir. De Martigny, vous pourrez revenir à Chamonix en remontant le long des versants couverts de vignes et surmontés de glaciers, ou redescendre au Val d’Aoste par le col du grand Saint Bernard, de Brigue vous pourrez remonter la vallée du Rhône jusqu’à ses sources et redescendre vers la Suisse centrale, ou remonter le col du Simplon et partir vers les lacs lombards en Italie, jusqu’à Milan, sans compter que vous pourrez aussi rejoindre l’Oberland Bernois et ses hauts sommets en mettant votre voiture sur un train et traverser le tunnel du Lötschberg…

C’est ce que nous allons faire.

L’Oberland Bernois

Vous voulez des lacs, des montagnes, des glaciers, des chalets ? Vous êtes au bon endroit. La montagne dans toute sa splendeur.

Accessible depuis Berne et les berges du Lac de Thoune dont on ne manquera pas de visiter la ville même de Thoune, ou depuis Lucerne et le lac de Brienz, la rive sud de ces lacs ouvre la porte à une série de vallées, parfois courtes, parfois longues, parfois évasées, parfois creusées profondément par les glaciers qui ont chacune leur particularité à découvrir.

AlpAddict est à Thoune
Lac de Thoune et Oberland Bernois

Simmental, Engstligental, Kandertal, Kiental, Haslital, Gadmental, Lütschinetal…des noms de vallées exotiques et imprononçables parfois pour des francophones, mais les villages qui s’y nichent sont certainement plus célèbres.

Vous pourrez vous balader dans les charmants villages et hameaux de la Simmental autour de Gstaad. Les montagnes ne sont pas très élevées et culminent souvent en dessous des 2500m et semblent faciles d’accès avec leurs pentes boisées parsemées de fermes en bois.

Certes Gstaad a une réputation de luxe, et on y retrouve en effet des boutiques de luxe tout comme à Megève, Courchevel, Saint Moritz ou Cortina d’Ampezzo, mais la vallée reste profondément agricole et on ne peut que s’y sentir serein.

Skier en Suisse avec AlpAddict
Chalets près de Gstaad

Plus à l’Est, la vallée de l’Engstligental, abrite une très belle station de montagne : il s’agit d’Adelboden. Très bien enneigée, nichée à 1350 mètres d’altitude dans une large cuvette entourée de cimes dépassant les 3000 mètres, cette station village offre toutes les activités pour les amoureux des montagnes. Le village, très typiques avec ses grands chalets et leurs petits jardins potagers est très accueillant aussi bien pour des familles avec des enfants en bas âge que pour des sportifs, été, comme hiver.

Ensuite, dans la partie centrale de l’Oberland Bernois, au départ d’Interlaken, la magnifique ville thermale entre deux lacs (de Thoune et de Brienz) est la porte d’entrée au bijou de roche et de glace le plus précieux de la Suisse : le massif des trois géants, l’Eiger, le Mönch et la Jungfrau. C’est-à-dire, l’Ogre, le Moine et la Jeune Fille, à plus de 4000m d’altitude.

AlpAddict, face à l'Eiger
Mürren

Terre de légendes, mais surtout d’épopées de l’alpinisme, avec cette face nord de l’Eiger qui a rendu célèbres de nombreux alpinistes, mais qui a été malheureusement la dernière demeure de beaucoup plus encore. Cette face nord que vous pourrez admirer d’un télescope près de l’Hotel Bellevue situé à la gare de Kleine Scheidegg, sur la ligne de la Jungfraubahn au pied du géant à plus de 2000mètres d’altitude d’où vous pourrez revivre les meilleurs moments des nombreux films d’aventure tournés ici.

AlpAddict et l'Eiger
La face nord de l’Eiger

Grindelwald, Wengen et Mürren, belvédères et balcons sur ces sommets, vous accueilleront dans des paysages verdoyants clairsemés de chalets.

Les vallées à l’est du lac de Brienz sont plus sauvages et moins touristiques, et offrent des voies d’accès vers la Suisse centrale à travers des cols prisés des deux roues (avec ou sans moteur) à la belle saison de mai à octobre, comme le Grimselpass, le Furkapass et le Sustenpass, cols à plus de 2000m qui font le tour des paysages glaciaires du massif du Dammastock et de ses glaciers, dont le célèbre Glacier du Rhône.

L’Oberland Bernois, ses vallées, ses glaciers et ses villages sont très facilement accessibles par un réseau de trains réguliers et ponctuels qui desservent Gstaad, Kandersteg, Wengen, Grindelwald, Meiringen et bien sûr les deux lacs à partir de Berne, de Zurich et de Lausanne, ce qui rend cette région encore plus intéressante à visiter car la voiture n’est pas nécessaire.

Les grands lacs du Nord de la Suisse

S’il y avait un lac à retenir, ce serait le Lac des Quatre Cantons. Que ce soit depuis ses rives à Lucerne, petit joyau médiéval, ou depuis les points de vue en montagne du Rigi, accessible en train, ou du Pilatus accessible en téléphérique, ce lac est extrêmement photogénique, et vous plonge dans un état de sérénité envoûtante lorsqu’en partant du regard depuis la surface de l’eau vous suivez les embarcations qui se fondent avec l’horizon vertical bleuté des pentes boisées des montagnes, avant de remonter vers un ciel sans nuages.

AlpAddict au bord du lac des Quatre Cantons
Lac des Quatre Cantons

La lumière des lacs est toujours spéciale, et si les lacs Léman ou de Zurich sont de vastes étendues d’eau où le regard peine à voir les détails sur la rive opposée, ici, sur le Lac des Quatre Cantons, vous pourrez toujours avoir en face de vous un versant, une forêt un village dans lesquels vous perdre du regard.

Si vous restez quelques jours dans la région autour de Lucerne n’oubliez pas de rendre visite à deux villages de montagne qui pourront vous offrir toute une série d’activités : Engelberg et Andermatt (une des villages les mieux enneigés des Alpes).

La région de la Suisse centrale et du Nord des Alpes est parsemée de lacs d’origine glaciaire qui se sont formés au moment du retrait des glaciers. Ils sont d’ailleurs tous orientés plus ou moins dans le même sens en suivant la pente : du sud-est vers le nord-ouest.

On retrouve parmi ceux-ci trois grands lacs qui bordent des villes et centres culturels importants : le lac de Zug, le lac de Zurich et le lac de Constance (Bodensee en allemand).

Zug est un point de passage entre Lucerne et Zurich, deux très jolies villes qui méritent une halte.

AlpAddict visite Lucerne
La vieille ville de Lucerne

Zurich, véritable capitale économique du pays s’étend autour de la Limmat qui sort du Lac en plein centre ville.  Les berges du lac sont longées par des alignements de belles demeures, de parcs et de lieux pour se détendre en contemplant la nature. Après une visite des principaux sites et musées de la ville on pourra monter en train au sommet de l’Uetliberg et bénéficier d’une vue époustouflante sur le lac et sur les Alpes étincelantes de leur blancheur, plus au Sud.

Enfin, tout au nord, on visitera le lac de Constance avec une approche très multiculturelle.

Une rive sud suisse, mais dont la plus grande ville qui a donné le nom au lac, Constance, se situe en Allemagne, et représente un peu la Riviera Allemande, tout comme sur la rive nord, Lindau- petit bijou médiéval entouré d’eau, et Friedrichshaven qui en est le port principal pour la traversée nord-sud du lac. A l’Est, c’est déjà l’Autriche, avec Bregenz, capitale régionale, qui garde l’entrée des hautes vallées du Vorarlberg, premier rempart avant d’accéder au Tyrol.

C’est un très grand lac, vaste, brumeux et romantique en hiver, ensoleillé et aux senteurs du sud (pour les allemands !) en été. Vaste terrain de jeux, la nature y est plus plate qu’autour des autres lacs, mais les jolies villes à l’architecture de la belle époque allemande vous raviront très rapidement lors de vos promenades.

AlpAddict au bord du Lac de Constance
Lac de Constance

Les autres lacs de la région sont à découvrir au cours des promenades en train ou en voiture qui vous conduiront des chutes du Rhin (ce ne sont déjà plus les Alpes) à l’Appenzell dont les paysages verdoyants de carte postale et les façades décorées des maisons vous rappelleront combien la Suisse est une terre agricole.

Le nord de la Suisse ne présente plus vraiment un paysage alpin, avec de hautes montagnes, mais par sa richesse culturelle, architecturale et historique reste un passage obligé lorsqu’on visite la Suisse.

Les Grisons et le Tessin : l’Est et le Sud de la Suisse.

L’Est et le Sud de la Suisse sont des mondes différents du reste du pays. Les paysages sont plus secs, les habitats présentent en général moins de bois et davantage de pierre, avec souvent des façades peintes ou décorées avec des fresques. Plus au Sud, le Tessin ressemble déjà à la Lombardie : l’Italie se rapproche, sa culture aussi.

Les Grisons, sont le canton le plus étendu de la Suisse, et s’il a donné son nom à une spécialité à base de viande de bœuf séchée (viande des Grisons), il est surtout connu pour ses stations de ski haut de gamme.

Le Tessin qui s’étend des Alpes aux lacs Lombards, le long du fleuve homonyme présente une orientation vers le Sud qui lui donne ce charme, tout méridional, qui selon certains, manque au nord de la Suisse.

Les Grisons dont pratiquement toutes les rivières confluent dans le Rhin, qui prend sa source, conventionnellement, pas loin de l’Oberalppass, au lac Toma, dans le district de Surselva – une vallée qui abrite les stations village de Disentis-Muster et Flims-Laax forment une grande région au sud-est de la Suisse. Bordant l’Autriche et l’Italie les Grisons forment un grand carrefour vers est le sud et est parcouru de routes importantes comme celle du San Bernardino.

On y dénombre d’autres stations de montagne bien connues également : Arosa suspendue au-dessus de Coire dans un vaste plateau recouvert de forêts, Davos, universellement connue pour son sommet économique et pour ses pistes de ski, ainsi que sa voisine Klosters, plus raffinée et plus discrète, et Lenzerheide, dans une petite vallée nichée autour d’un lac et d’un col facile d’accès. Et surtout, on n’oubliera pas Saint Moritz et l’Engadine.

AlpAddict dans les Grisons
Coire, capitale des Grisons

En effet il faut comprendre qu’il y a deux parties vraiment bien délimitées composant le canton des Grisons : l’Engadine (la vallée de l’Inn) et le reste dont on vient de lister les principales stations.

En effet, le nord des Grisons, dont la capitale – Coire – se love dans une large vallée le long du Rhin entourés de hautes montagnes sombres dépassant les 2500 mètres, à la confluence de plusieurs vallées affluentes, reste bien connecté au reste du pays par un réseau routier ou ferré de qualité. En revanche, aller en Engadine se mérite.

Cette haute et longue vallée frontalière avec l’Italie jusqu’à son extrémité au contact avec l’Autriche suit le cours de l’Inn, ce fleuve que l’on retrouve à Innsbruck, une centaine de kilomètres plus loin.

Accessible depuis la Suisse, uniquement en traversant des cols élevés, le Julierpass à près de 2300 mètres, qui reste ouvert toute l’année, ou l’Albulapass et le Flüelapass qui ne sont pas déneigés entre novembre et fin mai, ou par voie ferroviaire avec un service de navettes pour les voitures également au tunnel de l’Albula, cette vallée a pour vocation à rester isolée du reste du pays. Accessible d’Italie, à travers le col du Maloja, emprunté par de nombreux italiens, ou le Bernina, ou la val Mustair, finalement, l’accès le plus simple se fait en remontant la vallée depuis l’Autriche, dont la frontière se quatre-vingt kilomètres en aval de Saint Moritz.

AlpAddict en Engadine
Lac de Sils, en Engadine, en automne

En Engadine, la capitale touristique, c’est Saint-Moritz, ses palaces et ses fastes. La capitale culturelle pourrait être Sils-Maria qui abrite la maison de Nietzche, et les capitales historiques pourraient être Zernez, Zuoz et surtout Scuol dans la partie la plus basse.

Lacs de montagne, glaciers (le massif du Bernina est une merveille), forêts de mélèzes qui donnent des teintes rousses à la vallée en automne, vallées perdues où le silence règne en maître comme le val Roseg près de Pontresina ou la Val da Spöl sur la route de l’Ofenpass.

Et ne parlons pas du climat. Ici la neige arrive fin octobre, repart en mai, et recouvre tout -lacs compris- pendant six mois par an. Les températures y avoisinent les -20 degrés du fait de l’altitude (de 1800 mètres au col de Maloja, on descend très lentement jusqu’aux 1200 mètres de Scuol), mais surtout du ciel dégagé, nuit et jour ce qui permet de bénéficier d’un climat sec et très ensoleillé qui en faisait un lieu de séjour et de repos pour les malades atteints aux poumons (tuberculose, entre autres…).

Mais il y a encore plus reculé, dans les Grisons ! Le Val Müstair et Samnaun.

Samnaun est géographiquement une enclave en pays autrichien. C’est-à-dire que pour aller de Suisse vers Samnaun, pendant très longtemps vous étiez obligés de passer par l’Autriche, ce qui en a fait une exception douanière et vous pouvez encore bénéficier de prix détaxés. C’est aussi une jolie station de ski dont le domaine est relié à celui – très vaste – de Ischgl, en Autriche.

Le Val Müstair est une anomalie géographique. En effet cette vallée est fermée du côté suisse par un col à 2100 m (le Ofenpass), alors qu’elle s’ouvre naturellement vers le Val Venosta italien que vous pouvez suivre sans discontinuité jusqu’à Vérone et à la plaine du Pô en suivant le fleuve Adige. D’ailleurs à part le passage d’un bilinguisme allemand-romanche vers un bilinguisme allemand-italien, on ne se rend pas vraiment compte qu’on a changé de pays.

AlpAddict en Val Müstair
Façades décorées dans les villages du Val Müstair

Dans le Val Müstair la langue romanche est reine. C’est probablement l’endroit où vous allez en voir le plus sur les affiches ou les panneaux le long de votre chemin. Cette vallée dont les façades des maisons sont décorées systématiquement vit autour d’un bourg qui était le siège d’ancien grand monastère (le « Müstair », dans le village homonyme) qui en assurait la gouvernance au Moyen Âge.

Franchement plus au Sud, le Tessin, quant à lui, est relié à l’histoire du Gothard. Anciennement le col restait infranchissable pendant la moitié de l’année, ce qui explique que le Tessin s’est développé comme une province « du nord du nord » de l’Italie.

AlpAddict dans le Tessin
Château de Bellinzona

 Le Tessin est rentré tard dans la Confédération Helvétique (la Suisse !), en 1803. Après une période médiévale, jusqu’à la renaissance, commune avec le duché de Milan, au cours des trois siècles suivants, le canton a décidé de vive sa vie, en gardant la langue et la culture Italienne, mais de façon autonome, en regardant plutôt vers son voisin du nord, la Suisse, jusqu’à son rattachement.  Cette histoire, finalement loin de la Suisse alémanique, berceau de la Confédération Helvétique, qui a façonné la Suisse, lui confère cette douceur de vivre  qui est recherchée par les voisins du nord surtout depuis 1980, lorsque le tunnel du Gothard a été ouvert à la circulation automobile.

AlpAddict sur la Riviera de Locarno
La très méditerranéenne Ascona

Aujourd’hui le canton du Tessin est trop souvent vu comme un canton de passage entre le Nord de l’Europe et l’Italie, alors qu’il mérite qu’on s’y arrête pour découvrir les forteresses de sa capitale Bellinzona, ou les charmes de la Riviera de Locarno ou Ascona à l’extrémité de Lac Majeur, ou les points de vue offerts par les hauteurs de Lugano sur le lac du même nom. Les vallées latérales, très influencées par le climat méditerranéen, sont souvent assez sèches avec une végétation à feuilles caduques qui remonte très haut dans les pentes et les petits villages semblent accrochés aux montagnes. Le paysage ressemble davantage à celui des Alpes Maritimes, qu’à la carte postale suisse que nous avons tous en tête.

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