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Courmayeur, ville au pied du Mont Blanc.

A vrai dire, Courmayeur est un peu en retrait. Si on compare au versant français du massif, c’est Entrèves qui se trouve, comme Chamonix au pied du Mont Blanc, et le Val Vény et le Val Ferret qui sont le pendant de la vallée de Chamonix.

Cependant, Courmayeur et tous les hameaux qui la composent est la station de ports d’hiver qui s’est développée au pied du Mont Blanc.

Au cours des siècles, Couramayeur est passée du thermalisme aux sports de montagne, mais au fil du temps, elle s’est transformée en station village luxueuse, où les hôtels côtoient de belles demeures, et de nouvelles résidences construites dans un style qui respecte la tradition montagnarde. De la pierre et du bois. Harmonie oblige.

Lorsqu’on se promène à Courmayeur on peut parfois ressentir le côté sportif, notamment le ski, le trail, mais moins le côté alpiniste que chez sa voisine Chamonix.

Et pourtant, en plein centre-ville, devant l’église parroissiale, se tient le bureau des guides qui abrite aussi le musée de l’alpinisme. Témoignage d’un héritage alpin important qui a vu les plus grands noms de la discipline conquérir une à une les cimes du massif à partir de ce versant.

Pas besoin d’être un spécialiste de l’alpinisme pour se rendre compte que le versant italien du Mont Blanc est difficile à grimper. Du rocher, de la verticalité. Moins de courbes, moins de vallées glacières que du côté français. C’est une vraie muraille de roc qui ferme la Valdigne, cette haute vallée Valdôtaine au fond de laquelle coule la Doire Baltée et dont Courmayeur est le chef-lieu.

Pour en apprécier l’immensité, on peut faire la balade au Plan Gorret, sur une butte au-dessus de Courmayeur, qui abrite un petit jardin alpin.

Si le centre-ville de Courmayeur a perdu un peu de son authenticité au profit d’une vie commerciale et gastronomique bien présente, c’est dans les hameaux avoisinants qu’on peut comprendre la façon de vivre des villageois d’antan.

Les maisons en pierre sont souvent accolées, parcourues de rues parfois à ciel ouvert et parfois traversant des immeubles. Il y a ainsi de nombreux passages étroits qui de ruelle en ruelle et de cour en cour permettent de se déplacer à l’abri des intempéries.

Trois hameaux sont intéressants de ce point de vue : Verrand, dans le prolongement de Courmayeur en quittant le Mont Blanc, dont les paysages vers ce même massif sont bien dégagés, La Saxe, au tout début du Val Sapin,  dont les bâtiments montrent une certaine richesse passée, et Dolonne, de l’autre côté de la rivière qui grandit en face de Courmayeur en se développant grâce à la proximité des pistes de ski, tout en gardant un des quartiers très anciens le long de la rue centrale.

Entrèves, à l’entrée du tunnel du Mont Blanc, mais aussi de la Val Ferret, a gardé ses toits en lauze et ses maisons collées les unes aux autres également. Mais on sent que le village est plus touristique.

On peut se balader d’un de ces hameaux à l’autre par des petits chemins tranquilles loin du tumulte de la route nationale qui longe la rivière et descend vers Aoste.

Les balcons du Val Vény

Qu’on y monte à pied, à vélo, avec des remontées mécaniques ou en voiture par la route du Pré Pascal, il faut absolument monter au col Checrouit.

La vue sur le Mont Blanc, juste en face est phénoménale. En ayant pris sept cent mètres d’altitude environ par rapport à la plaine de Courmayeur, on se rend mieux compte du dénivelé entre le sommet et le fond de la vallée. Toute la partie sud du massif est visible, et la randonnée qui mène jusqu’au lac du chécrouit permet d’en apprécier les moindres détails.

Ce chemin fait partie du Tour du Mont Blanc et on peut donc le poursuivre vers les sites les plus saisissants du Val Vény . Face à ce qui reste du glacier du Miage, il redescend pour en frôler la moraine, avant de traverser la zone marécageuse du Combal, au pied du glacier de la Lex Blanche, ensuite le refuge Elisabeth permet de reprendre des forces avant d’attaquer le col de la Seigne, haut lieu de passage pour les marchands, les randonneurs et les contrebandiers entre Chamonix et Courmayeur avant l’ouverture du Tunnel.

En hiver c’est sur les pentes en amont du col Checrouit et jusque dans la vallée du côté de Dolonne ou du Val Vény que se développe le domaine skiable.

Les balcons du Val Ferret.

Le fond du Val Ferret, entre Entrèves et le col Ferret qui donne accès au Valais, en Suisse, est habité. De petits hameaux sont habités à l’année et donnent l’opprotunité aux touristes de trouver également quelques logements. Les villages de La Palud, Planpicieux et Lavachey ponctuent cette vallée dans laquelle on trace de très belles pistes de ski de fond en hiver. En automne on peut randonner dans des forêts de mélèzes dorées, avant que la neige ne recouvre tout pendant de long mois.

La vue d’en bas, du fond de cette vallée est écrasante mais elle ne permet pas de bien saisir la verticalité des Grandes Jorasses, de la Dent du Géant (bien visible depuis Courmayeur aussi) et de l’Aiguille du Triolet. Il vaut mieux monter un petit peu.

Et pour cela, il y a deux étages. D’abord le sentier connu comme Tour du Mont Blanc, qui fait face au massif à une altitude d’environ 1900 à 2000 mètres d’altitude. Il permet d’avoir une vue en enfilade sur le Val Ferret, mais aussi sur le Val Vény. En levant le regard, le sommet du Mont Blanc se dégage et on aperçoit les dômes neigeux au-delà des crêtes rocheuses sommitales.

Le deuxième étage suit la variante du Tour du Mont Blanc sur les crêtes qui remontent vers la Testa Bernarda et le col Sapin à des altitudes comprises entre 2200 et 2500 mètres, dans des prairies d’alpage bien plus isolées et battues par les vents. La chaîne du Mont Blanc apparait alors dans toute son immensité, majestueuse.

Comment atteindre ces sentiers depuis Courmayeur ? L’effort est intense mais la montée en direction du Refuge Bertone au tout début du Val Sapin est la voie la plus rapide. Du refuge, qui est déjà un excellent point d’observation sur le massif du Mont Blanc et sur les vallées qui reposent à ses pieds on peut choisir l’un ou l’autre des étages pour continuer la randonnée. On peut redescendre vers le fond du Val Ferret après le col Sapin, en descendant le long du torrent Armina, dans une large vallée très sauvage. La balade vaut vraiment la peine ; on en prend plein les yeux.

On vient à Courmayeur pour admirer le Mont Blanc.

Alors il faut trouver son chemin, son balcon, sa terrasse selon ses propres capacités physiques et ses envies. Il faut aussi se lever tôt, car le soleil se couchant à l’ouest, de l’autre côté du massif, on aura davantage de difficultés à faire de belles photos dans l’après-midi. Le matin, la fraîcheur permet de monter plus vite, la rosée brille encore sur les prés, et les glaciers sont éclairés d’une lumière douce.

Des images que l’on va garder toute sa vie en tête.

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