TEST : skier aux Deux Alpes

Skier aux 2 Alpes, que l’on écrit volontiers aussi Deux Alpes, c’est skier sur les contreforts de l’Oisans, à proximité du Massif des Ecrins, une des plus hauts et des plus préservés des massifs montagneux des Alpes françaises. D’ailleurs, c’est aux Deux Alpes, en France, que l’on atteint le point le plus haut sur une piste de ski balisée intégrée à un domaine skiable continu, sur le glacier de Mont de Lans à 3525 mètres environ. Il y a plus haut, à 3540 mètres, le téléski de la Girose à La Grave bat tous les records, mais le domaine n’est pas vraiment accessible à toute le monde.

La station de ski des Deux Alpes a une réputation internationale de très bon ski mais aussi d’une offre fantastique d’activités après-ski dans les bars et restaurants du village. C’est pourquoi cette station de l’Isère est particulièrement adaptée à un public jeune en quête de fun sur les pistes et en bas des pistes.

Partons à la découverte des secteurs sur lesquels on peut skier aux Deux Alpes.

La station de ski des Deux Alpes : pourquoi parle-t-on de « deux » alpes ?

Dans la langue des montagnes, l’alpe est la zone de pâturage des vaches ou des brebis en été. On peut aussi dire l’alpage. Géographiquement, deux communes se partageaient ce plateau très ensoleillé. Au nord, la commune de Mont de Lans (1200 mètres d’altitude), du côté du lac de Chambon sur la route qui mène de Grenoble à Briançon en passant par le col du Lautaret en longeant la Romanche qui coule au fond de la vallée. Au sud, la commune de Venosc (1000 mètres d’altitude), dans la vallée du Vénéon, ce torrent puissant qui déboule du cœur des Ecrins et traverse l’Oisans jusqu’à Bourg d’Oisans avant de se réunir à la Romanche et descendre vers Grenoble.

Il y avait donc l’Alpe de Venosc, c’est-à-dire l’alpage au-dessus de Venosc, et l’Alpe de Mont de Lans sur un même plateau à une altitude d’environ 1600 mètres. Le lieu idéal pour laisser les vaches en été. Puis, vint le temps des sports d’hiver et les grandes pentes qui entourent le plateau devinrent de belles opportunités pour développer l’offre touristique au même titre que l’Alpe d’Huez, une autre « alpe » très célèbre.

Petit à petit les constructions ont recouvert l’ensemble du plateau et la station, unifiée en une seule entité à partir de laquelle rayonnent les remontées mécaniques s’est appelée les « deux alpes », donc les 2 Alpes.

La station est accessible en voiture depuis Mont de Lans (le Nord) et en télécabine depuis Venosc (le Sud). Le vieux centre du village qui s’est créé sur l’alpage se trouve plutôt à l’extrémité qui domine Venosc, bien en vue de la silhouette majestueuse de la Muzelle. Sommet emblématique visible sur toutes les photos de la station, ou presque.

Les 2 Alpes est une station de ski qui s’étire autour d’une route principale. Le long de cette route on trouve tous les commerces, les restaurants et les services nécessaires. Les hôtels et les résidences se trouvent sur cette même route mais aussi dans des rues parallèles en front de neige ou dans le lacis du vieux quartier en bout de parcours. Le désavantage de cette organisation de la station c’est qu’il y a beaucoup de voitures. Trop, même. L’architecture de la station étant très urbaine et pas très réussie pour tout ce qui a été construit dans les années 70 et 80, on se croirait vraiment dans une ville. L’avantage, est qu’il y a la possibilité de faire de très longues balades pour se dégourdir les jambes après une journée de ski ou pour digérer après un bon repas. Ce ne sera pas en pleine nature, mais c’est possible. Et le soir, lorsque la circulation des voitures cesse, c’est plutôt agréable. Il existe aussi des chemins de randonnée, surtout du côté du secteur de Vallée Blanche qui permettent de prendre de la hauteur, et de voir les toits des Deux Alpes. C’est grand, c’est long (près de 3 km), c’est très urbanisé, mais l’atmosphère de station de ski fun, sportive, dynamique et ensoleillée fait que finalement on s’y sent très bien.

Chaque grand quartier a sa remontée mécanique pour démarrer la découverte du domaine skiable. Très souvent il faut marcher quelques centaines de mètres, ou prendre la navette, mais ce n’est pas trop gênant. La partie centrale de la station au pied des remontées Diable, Jandri et Belle Etoile est probablement celle qui simplifie le plus les déplacements entre votre lieu d’hébergement et le domaine skiable. Si vous êtes sur les hauteurs au-dessus du vieux centre du village, vers le télésiège Super Venosc, il vous faudra une petite connexion pour démarrer le ski sur la plus grande partie du domaine. Mais dans tous les cas un service efficace de navettes vous permettra de vite arriver à votre point de départ sur les pistes.

Les sept secteurs du domaine skiable des Deux Alpes.

Aux Deux Alpes, on dénombre sept grands secteurs de ski, chacun avec ses particularités.

• Vallée Blanche
• Diable
• Crêtes
• Toura
• La Fée
• Glacier
• Le bas de la station (2 Alpes 1650 et 2 Alpes 1850)

Aux 2 Alpes, on skie sur 220 kilomètres de pistes, tracés sur 89 pistes desservies par 38 remontées mécaniques. C’est un très grand massif pour une station de ski qui n’est reliée à aucune autre station dans un domaine skiable mis en commun.

Si on devait tracer une carte, on tracerait le plateau des 2 Alpes sur une ligne Nord-Sud (avec le Sud, côté Venosc). A l’Est de cette ligne, donc à droite sur notre dessin, on retrouverait la plus grande partie du domaine skiable, avec six des sept secteurs cités et les altitudes des pistes les plus élevées. A gauche (à l’ouest), un seul, le premier de la liste, Vallée Blanche.

Attention, une remarque : si vous arrivez de Venosc pour une journée de ski, il vous faudra attendre une navette pour atteindre les pistes de ski, à la télécabine Diable. A pied, ça fait très long – 650 mètres, 10 minutes, mais c’est toujours possible…

Depuis Mont de Lans, à la sortie du village, il y a aussi un télésiège (mais attention à l’enneigement pour le retour sur la piste rouge) qui permet d’atteindre le domaine skiable au niveau de Petite Aiguille.

Le ski en bas de la station des 2 Alpes

Justement commençons par Vallée Blanche. Un secteur pour d’échauffer, pour profiter des paysages sur la station, mais surtout un secteur de transfert. Les vacanciers qui résidents du côté du vieux village de l’Alpe de Venosc peuvent en effet emprunter le télésiège de Super Venosc et ensuite redescendre par les pistes Vallée Blanche et Côte jusqu’à l’extrémité du secteur, en longeant toute la station des Deux Alpes, pour atterrir au télésiège Petite Aiguille qui permet de remonter progressivement les pentes.

Continuons donc la découverte de ce secteur justement en partant du point de départ Petite Aiguille à l’entrée de la station par la route. On découvre donc le secteur des Crêtes. La succession des télésièges Petite Aiguille et Village 1800, permet d’atteindre l’altitude 2100 et le télésiège Crêtes qui rejoint le sommet du télésiège Diable, à 2400 mètres en couvrant l’ensemble des pistes de ski du bas de la station. Il y a des pistes pour tous les niveaux, mais le bas des pistes est souvent en mauvais état, aussi bien à cause du fort passage de skieurs que de l’ensoleillement généreux. On gardera ces pistes pour un retour définitif. Même si on est débutant on peut skier en altitude sous le télésiège des Crêtes, bien au-delà de 2000 mètres avec une neige d’excellente qualité.

Bien sûr, on arrive sur le même secteur avec toutes les remontées de ce versant de la station : Diable, Belle Etoile et Jandri (mais là on redescend de beaucoup plus haut).

Les pistes du haut du domaine skiable des Deux Alpes

Pour prendre de l’altitude et continuer à découvrir le domaine skiable, il suffit depuis l’arrivée du télésiège Crêtes de skier sur le versant à partir duquel on ne voit plus la station. On s’éloigne alors vers l’altitude. Par de belles pistes bleues, on redescend dans le vallon de Bellecombe , dont on peut redescendre ou continuer à monter par le télésiège Bellecombe. Celui-ci permet d’arriver dans la zone du Sautet. Un dédale de pistes qui se croisent : on retrouve les skieurs qui ont skié sur le Toura, tout comme ceux qui descendent du Glacier. Il y a de beaux boulevards de pistes bien bleues et quelques pistes rouges pour prendre de la vitesse. On skie dans un univers tout blanc avec de très belles vues sur les massifs avoisinants. Les sommets de la Toura et de Tête Moule permettent de profiter des paysages sur le les cimes de Ecrins qui enferment la partie sud de la vallée du Vénéon, à la frontière avec le Valgaudémar. Très impressionnant.

On a déjà atteint une altitude de 2600 à 2800 mètres mais pour monter encore on a deux choix. Soit aller récupérer Jandri, la super télécabine à la station intermédiaire, dans le vallon sous la Toura, soit découvrir le secteur de la Fée, juste en face, en surplomb de la vallée de la Romanche, skier sur les pistes bleues et rouges de la butte de La Fée pour ensuite remonter par le télésiège de Pierre Grosse.

Dans les deux cas vous aboutissez au niveau du Glacier, à 3200 mètres d’altitude.

Comme souvent, sur les Glaciers, ce sont des pistes plutôt bleues et faciles que vous allez retrouver, voire parfois presque plates comme celles que vous empruntez pour aller chercher la piste de la Lauze qui va vous emmener au sommet de la station à plus de 3500 mètres d’altitude.

Très franchement, on monte sur le secteur du Glacier plus pour l’expérience de l’altitude et pour le panorama extraordinaire sur tous les massifs des Alpes françaises (Mont Blanc, Vanoise et Ecrins…), que pour les pistes de ski, très faciles.

En revanche les pistes qui redescendent du Glacier vers Toura (Jandri 4, Glacier 1, 2 et 3) ou vers La fée (Pierre Grosse 1 et 2, depuis la base de la Toura) sont de magnifiques balades. Enfin la piste sous le télésiège du Signal vous offre la solitude. C’est une des plus éloignées du reste du domaine. Vous avez l’impression de voler au-dessus des montagnes.

Il y a aussi une longue et pentue piste noire, Pierre Grosse 3, que l’on prend à partir de la rouge Glacier 3. Paradoxalement, les autres pistes noires se trouvent sur le bas du domaine, sous le télésiège Diable et sous le télésiège Belle Etoile.

Pour le retour, le plus simple, et à faire au moins une fois, c’est le retour direct depuis le Glacier (Puy Salié) à 3400 mètres jusqu’à la station à 1600 mètres. 1800 mètres de dénivelés, c’est très rare dans une station de ski. Ici, aux Deux Alpes, tout skieur capable de descendre une piste bleue peut le faire. Le parcours : Puy Salié 1, Glacier 1, Jandri 3, Jandri 2, Jandri. Les cuisses brûlent si vous enchaînez toutes les pistes, mais quel bonheur lorsqu’on aime skier.

Voici le plan des pistes pour ne rien rater de cette description: cliquez ici !

Voir le sommet de la station des 2 Alpes quand on ne skie pas.

Enfin, vous pouvez prendre la télécabine Jandri, même si vous êtes un piéton. Elle vous mènera en moins de vingt minutes du centre de la station jusqu’à l’altitude de 3200 mètres. Ensuite un funiculaire, peut vous emmener au Glacier, au belvédère de Puy Salié à 3421 mètres. Ce n’est pas le plus haut belvédère en France pour un piéton, mais la vue à 360 degrés est tout simplement époustouflante.

Le ski à aux Deux Alpes, c’est du grand ski. Ici pas de forêts de sapins, ni de mélèzes, pas de chalets en bois aux cheminées fumantes, blottis autour d’une vieille église en pierre, pas de ruisseau ou de plan d’eau gelé pour se promener mais pour le ski et le fun c’est tout simplement « the place to be ».

Du ski depuis fin novembre à début mai sur l’ensemble des pistes et de mai à début juillet sur les pistes du Glacier. C’est la seule station française à pouvoir le proposer.

La station elle-même est attrayante sans être jolie, elle animée sans être chaotique, mais lorsqu’on passe ses journées à 3000 mètres d’altitude dans la solitude des hauteurs, on apprécie aussi les néons et l’animation du soir dans le village !

Bon séjour au ski aux Deux Alpes.

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